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Affichage des articles du juillet, 2019

Second Reckoning de John Bannon

John Bannon a créé le tour suivant : une carte est choisie par un spectateur, perdue dans le jeu, le spectateur va mentalement épeler le nom de sa carte pendant que le magicien pose les cartes du jeu une à une face en bas sur la table. Le spectateur doit penser STOP dès qu'il a fini son épellation. Le magicien va "sentir" que le spectateur a dit STOP et montrer la carte qui correspond à cette épellation. C'est la carte du spectateur. Cet effet nécessite un montage important du jeu, ce qui est un handicap. Ce montage est uniquement destiné à ce que la carte épelée ait le bon nombre de lettres, et que du coup le magicien qui connaît ce nombre de lettres puisse faire semblant d'avoir ressenti le STOP ... Je trouve cette présentation bizarre. Je ne suis pas du tout fan de cette supposée perception du STOP par le magicien. Et pourquoi la carte choisie se trouverait là ? Quel lien entre une carte épelée mentalement et le fait de la retrouver à la fin de l'épellat...

Montages

Dans mon tri de tours, je retombe sur de nombreux tours à montage, parfois partiels, mais parfois d'un jeu complet. C'est le cas par exemple de "On the border" de John Bannon, où le jeu est monté en 26 Piques et Coeurs, suivis des 26 Trèfles et Carreaux. Certes l'effet est sympathique, mais de quoi s'agit-il ? Le magicien sort deux cartes de prédiction, une pour une valeur de carte, l'autre pour une famille. Le spectateur choisit une carte au hasard, et les deux cartes de prédiction correspondent effectivement à la carte du spectateur. Si on simplifie, c'est le magicien fait une prédiction d'une carte choisie par un spectateur. Des tours qui font cela il y en a des tonnes. Et impromptus. Alors pourquoi s'embêter avec un tel montage ? Certes le jeu est mélangé au départ (par le magicien), une partie du jeu est mélangée par le spectateur avant qu'il choisisse une carte, mais bon ... La procédure a quand même ses faiblesses, la carte es...

Artistes (suite)

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Nicolas Terry a publié un nouveau message concernant la vision artistique (ou non) de l'origami. Ce que je vois souvent dans l'origami figuratif, c'est un modèle mort plié par un mort. Il peut y avoir des reproductions fidèles de la nature, absolument stupéfiantes de réalisme, ou étonnantes de simplicité. Mais l'artiste semble mort et non inspiré. Comme s’il n'y avait que la forme, pas le fond. On peut se trouver devant l’œuvre admirable d’un créateur reconnu et ne ressentir rien, aucun éblouissement. C'est au-delà du jugement. Certains pliages font descendre en nous une harmonie tandis que d'autres véhiculent des pulsions chaotiques... Comme pour ce coq de Nguyen Cuong, certains modèles vont ainsi au delà de l’apparence, et nous amènent dans la contemplation, un éternel présent. Je pense vraiment que si la magie, au même titre que l'origami, se veut un art, ce genre de réflexion a toute sa place. Difficile d'avoir un éblouisse...

Dunbury Delusion de Charlie Miller

Je continue mon tri des tours mis de côté depuis 3 ans, et je retombe sur "Hommage à Fechter" de John Carey, qui est sa version de "That's It" d'Eddie Fechter, laquelle est une variante du célèbre "Dunbury Delusion" de Charlie Miller. A l'origine, une carte est choisie dans un jeu, perdue dans le jeu, le magicien montre des cartes qui, pour lui, ne sont pas la bonne, alors qu'en fait une est la bonne. En conclusion, le magicien arrive à déterminer quelle est la bonne carte, du moins le suppose t'il, mais le spectateur l'ayant déjà vue poser sait que ce n'est pas possible, et pourtant si. Bon, un peu compliqué je l'avoue. Les versions usuelles utilisent un jeu complet, John Carey, lui, n'utilise que 5 cartes. C'est quand même, à mon avis, moins fort de retrouver une carte parmi 5 qu'une carte parmi 52, non ? Surtout que le mélange supposé perdre la carte regardée par le spectateur est fait par le magicien. En ...

No Sense

J'ai regardé la vidéo de démonstration du tour "No Sense" de Kyle Littleton. Pas convaincu par ce genre d'effet. Déjà le but : transformer un demi dollar en penny, un autre en pièce chinoise, le troisième en bouton, je ne vois pas bien la logique et le sens de tout cela. Mais le tour s'appelle No Sense, sans doute parce que ce tour n'a aucun sens. Choix assumé. C'est quand même, à mon avis, des effets gratuits difficiles à justifier. En plus, la méthode me paraît quand même assez évidente même pour un spectateur lambda. Sans doute le but a t'il été de créer un tour de pièces pour des magiciens qui n'en font jamais, sans difficulté technique majeure. Oui mais bon. Si in fine l'effet est de montrer la transformation de trois pièces en d'autres choses, il y a bien d'autres moyens pour y arriver, et de superbes routines, de David Roth par exemple. Et puis, changer 3 fois pour avoir 3 objets différents, est-ce mieux que changer par e...

Huile et Eau

Cet effet existe sous de multiples versions. Pour moi, les versions les plus simples (à suivre pour un spectateur) sont les meilleures. Mes deux favorites sont l'Ultimate Oil and Water d'Anthony Owen,  que j'avais eu la chance de voir exécuter par Sebastien Clergue chez Duvivier il y a de cela bien longtemps, et la merveilleuse version de René Lavand "On ne saurait le faire plus lentement". Comme souvent, il y a des versions qui ont voulu compliquer la chose, en particulier en jouant à la fois avec les couleurs des faces mais aussi celles des dos. Des versions de ce genre avaient déjà vu le jour dans les années 70, Liebenow en particulier en avait une qu'il avait présenté à un congrès. Déjà à l'époque ça n'avait pas convaincu grand monde, trop confus, trop difficile à suivre pour un spectateur. Cela n'empêche pas certains magiciens de publier encore de nos jours des routines faces/dos, qui se veulent plus ou moins ultimes, mais qui, à mes yeux, ...

Maître ?

Un plieur Français professionnel (Nicolas Terry) a publié ce jour un post sur Facebook, post relatif à l'origami, mais je pense que cela peut se transposer facilement à la magie. Voici la copie du post. Qu'est ce qu'un maître de l'origami ? On voit souvent passer dans les interviews de jeunes plieurs doués que l'on surnomme des "maîtres de l’origami". Entre plieurs, on parle souvent de "Maîtres" pour valoriser tel ou tel créateur qu'on aime bien ou pour différencier son travail des autres créateurs Lambda. Plus généralement, on utilise souvent le raccourci "Il a publié un livre donc c'est un Maître" ! L'origami est un art jeune. Pour qu'il se crédibilise, il peut être nécessaire d'utiliser les bons termes. Un "Maître" n'est pas un technicien doué, ni un auteur à succès, ni un enseignant. Un Maître est d'abord un artiste qui sait amener de l' "Esprit" dans son œuvre. Comm...

Eddy Taytelbaum

J'apprends ce matin avec tristesse le décès d'Eddy Taytelbaum. Ce magicien néerlandais était un génie  dans la création de tours de close-up, incroyablement bien faits, et qui constituent aujourd'hui des collectors très très recherchés (et très très chers). Cela me ramène dans les années 70. J'avais un très bon ami magicien qui n'avait pu assister au congrès FISM de Paris en 1973, pour cause de service militaire. J'avais voulu lui faire un "petit" cadeau pour le consoler, et je lui avais acheté ni plus ni moins que les sarcophages de Taytelbaum, qui m'avaient coûtés une petite fortune. Taytelbaum avait un petit stand au congrès, et n'avait qu'un exemplaire de ce tour. Les sarcophages (le tour de la momie) est un des classiques de Taytelbaum et sans doute son tour le plus prestigieux. Fabrication au top et très très bel objet. Je sais que ces sarcophages ont changé de main, je ne regrette rien de ce que j'ai fait à l'époque, et ...

Paul Gordon's "The Cursed Gypsy"

N'ayant plus le set original de "Gypsy Curse" de Peter Kane ni le set de la routine de Chelman "Pacte", je me suis procuré deux autres sets. Celui vendu par Marchand de trucs, très bel aspect d'anciennes cartes, et très bonne glisse. Celui vendu par Paul Gordon sous le nom "The Cursed Gypsy". Cartes beaucoup moins belles, mais de bonne qualité aussi. Par contre, j'ai regardé les 3 vidéos que Paul Gordon fournit (via un lien vers vimeo) et là je dois dire que ses trois routines n'apportent pas grand chose. Faire de simples routines de cartes folles avec un set pareil c'est un peu dommage. La routine de Peter Kane, ou celle de Chelman, valent par l'histoire qui va avec. Ces cartes permettent de faire un tour à la limite de la magie bizarre, et s'en servir pour juste une carte folle, sans un texte approprié, c'est gâcher la marchandise. D'autant plus que les techniques de carte folle sont plus difficiles avec des cartes ...

Choix ? Humm

Bon, je vais revenir sur un tour de John Carey qu'il décrit dans son DVD "Dice Dice Baby". Dans le tour en question, il y a six dés de couleur et une prédiction. Les dés sont pris deux à deux et le spectateur dit chaque fois lequel des dés va être utilisé, soit pour qu'il le garde, soit pour qu'il le donne au magicien. A la fin, chacun a trois dés, et la prédiction dit quelles couleurs de dés chacun a. Dit comme ça, ça ressemble à d'autres tours où il y a des choix entre deux objets faits par un spectateur,  le bon vieux PATEO par exemple, ou la donne de dix cartes de Paul Gordon. Même si ces processus d'élimination sont un peu difficiles à justifier parfois, car la procédure n'a rien d'habituel, ce sont de bons outils si bien utilisés. Dans le PATEO, le spectateur désigne lui-même les deux objets proposés au magicien, en plus de choisir celui des deux proposés par le magicien. Il y a donc une notion de hasard assez forte. Dans la donne de dix...